NIVEAU : ÉCOLE - GRANDE SECTION - COURS PRÉPARATOIRE

DISCIPLINE : MAÎTRISE DU LANGAGE

CHAMP : LANGAGE EN SITUATION ET COMMUNICATION

COMPÉTENCE : Prendre la parole, communiquer oralement

MOTS CLÉS : Articulation ; Écoute ; Prise de parole ; Règles conversationnelles

Il faut tout d’abord souligner qu’il n’y a pas de parole sans contenu (lexique, syntaxe, apport  d’information, etc.).

Toutefois, l’accent est mis ici sur la capacité à prendre la parole régulièrement, à écouter autrui et ce qu’il dit, sur le plaisir de pouvoir parler ensemble, dire avec les autres, davantage que sur la maîtrise du code (lexique, morphosyntaxe, etc.), qui font l’objet d’autres propositions d’évaluation et de situations pédagogiques.

5.1. Écouter les autres enfants et l’enseignant

5.1.1 En situation de dialogue enseignant - élève

GS Habillage, collation, autres moments.

GS et CP Solliciter des réponses non verbales et/ou verbales de l’élève et les commenter, pour signifier à l’enfant qu’il a été entendu.

5.1.2 En début d’activité collective

Préparer les enfants à l’écoute des autres :

GS Utiliser des rituels (croiser les bras, fermer les yeux, poser les mains sur les genoux ou réciter ensemble une comptine connue) ;

GS et CP Rappeler que chacun doit écouter les autres pour qu’on puisse travailler ensemble.

5.1.3 En cours d’activité

GS et CP Appels d’attention ; signifier à l’enfant inattentif qu’on a besoin qu’il écoute pour continuer ; le solliciter pour une réponse non verbale ou verbale.

5.2. Prendre la parole dans diverses situations

5.2.1 Dialogues avec l’élève

GS et CP Solliciter des dénominations, ou des expressions plus complexes et les commenter (signifier à l’enfant qu’il a été entendu). Ponctuellement, on peut envoyer l’élève (seul ou accompagné d’un  amarade) porter un message oral dans une autre classe, il est alors porteur d’informations que les autres n’ont pas.

5.2.2 Situations de petit groupe

GS et CP Demander à chacun de dénommer, comparer, rappeler, donner son avis. Dans chaque situation, commenter pour signifier à l’enfant qu’il a été entendu. Exemple de situation : à partir de 3 ou 4 photos récentes de la vie de la classe (GS l’enfant étant identifiable au moins sur l’une d’entre elles), dénommer, comparer, rappeler ce qui s’est passé avant et après. Cette situation permet d’utiliser des expériences communes et aide aussi les élèves à visualiser qu’ils sont membres d’un groupe On peut également utiliser d’autres séries d’images qui ne présentent pas de difficultés particulières de « lecture » ;

GS Dire à plusieurs voix (avec éventuellement plusieurs enfants pour la voix d’un même personnage) une petite comptine à gestes, une saynète, accompagnée de mimiques, gestes et déplacements. La difficulté n’est pas dans la maîtrise du code, puisque le texte est donné, ni dans la mémorisation : le texte doit être bref, déjà mémorisé précédemment. L’attention est portée sur « oser dire », le plaisir de dire, sur les liens entre parole et expression corporelle. Dire un vers ou une réplique à plusieurs donne confiance aux plus timides ;

CP Idem à GS avec une courte poésie.

5.2.3 En groupe-classe

GS et CP Réutiliser le travail fait en petit groupe (par exemple : projet) pour informer le reste de la classe.

Exemples : Rendre compte à plusieurs du travail de son petit groupe ; raconter à plusieurs une histoire simple, connue du petit groupe mais pas du reste de la classe. Adapter l’intensité de la voix à la situation à l’aide de jeux de personnages (avec de petits dialogues simples, faciles à mémoriser), en utilisant des contrastes ; en prenant alternativement le rôle d’un personnage qui parle fort et d’un autre qui parle à voix basse, d’un personnage qui parle de loin et d’un autre qui est tout près, en jouant un personnage qui a une grosse voix (qui fait peur, qui est fâché) et un autre qui parle tout doucement (pour endormir un bébé). Travailler l’articulation en utilisant des comptines, des poésies avec, par exemple, des oppositions sourdes/ sonores (cf. 5.5. exemples de comptines).

5.3. Respecter les règles de prise de parole

5.3.1 En début d’activité (en petit groupe ou en groupe-classe)

GS Utiliser des médiateurs (bâton de parole, micro). Proposer des jeux nécessitant une prise de parole à tour de rôle : jeu du téléphone (les deux interlocuteurs ne se voient pas) pour inviter un copain à la maison, demander des nouvelles d’un enfant absent, commander la livraison d’un plat, etc. Les saynètes ou les comptines à gestes, avec plusieurs voix pour le même personnage (cf. 5.2. ci-dessus) permettent aussi d’apprendre à tenir compte d’autrui pour parler.

GS et CP Dire aux enfants qu’on doit respecter les tours de parole. Leur demander d’expliciter cette règle : comment s’y prendre (lever le doigt, attendre que chacun ait fini de parler, etc.). Il appartient ensuite à l’enseignant de la respecter lui-même et de la faire respecter. Rappeler la règle au début des séances suivantes (en général, les enfants rappellent eux-mêmes la règle lorsqu’ils ont été interrompus). Utiliser le magnétophone pour vérifier ensemble si la consigne a été respectée.

5.4. Tenir compte de ce qui vient d’être dit

GS Utiliser des jeux : « Jacques a dit » ; « Ajoute un mot ».

CP Jeu type « qui est-ce ? » ; jeu des métiers.

GS et CP Compléter un récit, en imaginant le début ou la fin. Reprendre l’idée, l’avis, le récit d’un camarade et compléter. Raconter une activité à laquelle les autres n’ont pas participé. Expliquer une expérience, événement (cause, effet). Donner à plusieurs une suite de consignes (pour la fabrication d’un objet, la réalisation d’une recette de cuisine, un parcours en E.P.S., etc.). Débattre d’une question « vive » dans les préoccupations des élèves.

5.5. Exemples de comptines

Opposition

[t] [d]

Douce

Lune

Tout

Là-haut

Boule

Blonde

Toute

Ronde

Petit

Sou

Petit

Trou

Dans

Le ciel.

A.-M.

Chapouchon

 

Travail de

l’articulation

Et ton phoque ?

Et ton coq ?

Et ton sac ?

Et ton lac ?

Et ton pic ?

Et ton tic ?

Et ton bœuf ?

Et ton œuf ?

Ils vont bien

Ce matin

Merci pour eux

Pour nous

On s’amuse

Comme des fous !

Topor

 

Opposition

[k] [g]

Quels bavards,

Ces canards !

Ils ne disent

Que bêtises !

Coin, coin, coin,

A plein bec

Est-ce grec,

Italien

Ou anglais

En tout cas

Je ne les comprends pas.

M. Carême

 

Fréquence de [ƒ]

L’éléphant se douche, douche, douche,

Sa trompe est un arrosoir

L’éléphant se mouche, mouche, mouche,

Il lui faut un grand mouchoir

L’éléphant dans sa bouche, bouche, bouche

A deux défenses en ivoire

L’éléphant se couche, couche, couche,

A huit heures tous les soirs.

R. Lichet

 

In Marie-Odile Taberlet (1989). Comptines à malices.

Paris, Armand Colin, collection Pratique pédagogique maternelle.